mercredi 5 septembre 2012

----------UN DERNIER TOUR EN MONGOLIE----

03-09-2012

Leve 6h30, il faut arriver tres tot pour faire le visa chinois, deux heures a l'avence, car il y a affluance et tout le monde n'a pas toujours la chance de passer. Tous les etudiants mongols viennent faire leur demande pour leur annee universitaire en Chine et ils arrivent en general tres tot.

Surprise en arrivant, devant la porte des service consulaires, il n'y a qu'un petit groupe et uniquement des voyageurs australiens, anglais et hollandais. Nous attendons deux heures dans aire glacial, a l'ombre de la grande batisse chinoise.

J'aurais pu arriver deux heures plus tard, ca n'aurais pas change grand chose. Nous sommes deja en septembre, le mois d'aout ou tout le monde s'y bouscule etant passe, les etudiants on tous deja obtenus leurs visas.

Je n'ai pas a me plaindre  mon dossier est accepte apres que le type, derriere son guichet, ai birevement feuillete les differentes pieces a fournir. Je recupererai mon visa dans deux jours, mercredi 5 septembre. Je vais donc en profiter pour aller me balader une derniere foie dans le pays.

En debut d'apres midi, je me rends a la station de bus Dragon Center. Je cherche a rejoindre une ville a l'ouest d'Oulan Bator pour me rendre au Parc National Khustai. Avec l'aide d'un jeune mongol qui parle anglais, nous cherchons desesperement une solution a mon probleme. Impossible de trouver un bus, aucun depart n'est prevu vers l'est a cette heure de l'apres midi. Il m'indique que je devrais revenir demain matin. Hors de question de perdre une journee, je pars a pied. Il est 15h, je marche a travers la poussiere des camions et leurs klaxons, entre les usines et les petites cahutes reparateur de pneus pour parvenir a sortir de cette ville tentaculaire.

En sortant enfin de l'agglomeration, apres plus de trois heures de marche, je traverse la vallee marecageuse en aval d'Oulan Bator, mais surtout en aval de la station d'epuration. Une odeur acre d'egout se degage de la riviere qui me barre le passage. Hors de question de la traverser a pied, je dois revenir en arriere pour traverser sur le pont sur le pont d'une voie ferre. Je suis ce chemin de fer pour eviter de me retrouver un pied dans l'eau vaseuse.



Je marche ainsi jusqu'au pied de la montagne et je decide d'aller dormir sur les hauteurs pour eviter les moustiques du fond de la vallee. J'atteins un petit col juste avant le coucher de soleil. La vue est magnifique. A la chaleur d'un petit feu de bois, j'admire la nuit s'installer sur Oulan Bator, les lumieres de la ville commencent a scintiller alors que la lune se levant a l'horizon.





Une fois tout mon petit bois consume, n'ayant meme pas pense a alimenter la flambee avec des crottes de chevres seches, principal combustible utilise par les nomades, je me glisse dans mon sac de couchage, emmitoufle dans tous mes vetements en surepaisseur. J'ai juste oublie de mettre en cinq a six paires de chaussettes en plus, je n'aurais jamais eu aussi froid aux pieds en dormant.


04-09-2012

Avec les premiers rayons de soleil qui vient me rechauffer, je sors de mon sac de couchage pour preparer mes affaires. Je rallume un petit feu, ca, c'est pour le cote pyromane  mange un petit morceau et me voila parti vers la route pour trouver une voiture.



A l’endroit ou j'atteins la nationale, la voie se separe en deux. Je me positionne sur celle de gauche, en direction de l'ouest, avec une petite affichette indiquant ma destination en cyrillique. On m'indique que je dois me positionner sur l'autre route, vers la droite. Je m'execute et trouve un van qui accepte de s’encombrer d'un voyageur en plus.

Je m'installe a l'arriere avec Selange, la femme de Oyejonbayar. Nous sommes tout trois conduit par Bayamba, un petit homme avec un sublime epis qui se dresse sur sa tete. Apres quelques minutes de route, la camionnette s'arrete, Bayamba et Oyejonbayar tente de comprendre la cause de la panne. Le nez dans le moteur, ils ne s'apercoivent meme pas qu'on a en fait tout simplement creve. Ne parvenant pas a trouver le cric, nous arretons un vehicule pour nous depanner. La personne qui s'arrete en possede deux. Il va ainsi en vendre un a Bayamba, ca peut toujours servir.





La roue change, nous pouvons repartir. Pour demarrer le van, Oyejonbayar doit le pousser car le demarreur ne fonctionne certainement pas.  Le moteur s'emballe et nous voici reparti. A la premiere cabane de reparateur de pneu, Bayamba change la roue defectueuse par une nouvelle. Oyejonbayar se charge a nouveau de pousser le vehicule et nous voila reparti. Quelques minutes s'ecoulent sans le moindre souci et nous crevons a nouveau. Bayamba sort son nouveau cric et la roue est change en quelques minutes sans meme eteindre le moteur.

La route continue, le moteur chauffe, nous nous arretons regulierement pour rajouter de l'eau dans le moteur.



Le parc de Khustai est sense etre a 100 km d'Oulan Bator. Apres le kilometre 150, on continue a rouler, on me confirme que c'est plus loin. Kilometre 160, 170, 200, 250... On m'arrete enfin car la route bifurque vers la gauche alors qu'ils me confirment que je dois continuer tout droit. Je me retrouve la, aux abords de la ville de Darhan, 250 km au nord d'Oulan Bator alors que je souhaitais aller a 100 km vers l'ouest. Aucun probleme, je vais bien me trouver une occupation dans cette partie du pays.

Tout d'abord, je dois m'acheter une bouteille d'eau. Je vais dans une petite echoppe au bord de la grande route et m'installe un instant sur le pas de la porte, a l'ombre de la batisse et reflechir a ce que je vais bien pouvoir faire. Minjee, qui tient la boutique, est tres honore d'avoir la visite d'un etranger. Elle ne parle malheureusement que l'allemand en plus du mongol, mais m'invite a rentrer dans son petit restaurant et m'offre un cafe. Nous tentons avec difficulte de discuter, elle tient absolument a me servir a manger. Je lui commande alors des Khuuchuur que je deguste avec joie. Je lui offre alors une petite tour Eiffel, elle est toute emue et l'accroche aussitot a ses cles tout en me remerciant. Apres avoir bien mange et l'avoir aider a accrocher  avec du scotch, des petites affichettes pour les employes dans la cuisine, il est temps pour moi de partir.



Je vais marcher a travers les steppes, derriere la route, a la recherche d'une yourte pour passer la nuit.



Je cherche a m'eloigner un maximum des camions qui circulent sur cet axe majeur du pays. Passe les premieres collines, il n'y a plus personne dans le paysage. C'est une zone d'exploitation agricole avec des champs a perte de vue. Il n'y a donc plus de place pour les nomades.



Je dois revenir aux abords de la grande route, mais ce ne sera pas pour autant moins depaysant. Je redescend alors la colline, a travers les hauts fourres, en regardant bien ou je pause le pied, j'ai deja manque a deux reprise de marcher sur une vipere. Je traverse des nuages entiers de moustiques qui me rongent de partout et meme a travers les vetements jusqu'a arriver a la premiere yourte.

Me faisant accueillir par les aboiements des chiens, Purusuun sort alors de la yourte pour voir ce qu'il s'y passe. C'est un petit homme tout frele, une cigarette roule dans du papier journal au bec et un bob sur la tete. Je lui demande si je peux loger chez lui cette nuit, il accepte aussitot et me voila a nouveau a l'abris dans une yourte. Sa femme, Naretsee prepare le diner en malaxant de la viande hache pour les buuz, une sorte de ravioli cuit a la vapeur.

Dehors, un voisin, qui habite deux yourte plus loin vient nous rendre visite. Il ne marche pas tres droit et a le regard qui vacille. Il m'accueille avec toute la joie du monde. Nous nous installons a l'interieur et Naretsee sort une bouteille en plastique contenant un liquide transparent. "Mongolian vodka, mongolian vodka!" C'est une sorte de vodka infecte, coupee a l'eau, dont il s'en sert des bols entiers. Une fois la bouteille terminee, il tient absolument a me faire visiter sa yourte car il lui reste de cette fichue vodka. Lorsque je desire rentrer a la premiere yourte, il tente de monter sur sa moto pour m'y accompagner, il est tellement ivre qu'il n'arrive pas a faire deux metres.  Deja, pour la demarrer avec le kick, je suis oblige de bien la maintenir droite, sinon, il tombe une foie a droite, une foie a gauche... Je prefere, vous pouvez l'imaginer, y aller a pied. Lui, il ne fait que tourner en rond. Lorsqu'il tente le ligne droite, il tombe instantanement. On ne le reverra pas de la soiree, il a surement du dormir sous sa moto.

De retour a la yourte de Purusuun, Naretse est occupe a traire les vaches pendant que son mari est parti rassembler ses troupeaux pour la nuit.




A la tombe du jour, Naretse retourne a la cuisine preparer la pate pour les buuz. Elle m'apprend a rouler la pate, a fourrer la viande et a refermer le ravioli. Devant ma lenteur et le resultat tres loin d'etre satisfaisant, elle prefere reprendre le controle de la preparation du repas. Elle prevoit une portion pour, au moins, une dizaine de personnes alors que nous sommes que trois. Comme ca, il y en aura pour demain.





05-09-2012

Une voiture arrive a la yourte, a son bord, une famille avec un enfant. Le pere est deja en train de picoler sa biere au volant. Il faut toujours se mefier des alcooliques matinaux. Eux, ils sont venus acheter deux moutons a mes hotes. Je suis forcement une attraction pour eux. Le pere s'amuse a me voler mon appareil photographique, ce qui me plait pas du tout. Il ne veut surtout pas me le rendre en me remerciant pour ce beau cadeau que je ne lui ai aucunement offert. Plus je m'enerve contre lui, plus il fait le pitre avec. Il me file une peur bleue en faisant semblant de le jeter en l'air puis de le plonger dans la bassine d'eau. La solution reste encore de l'ignorer pour le lasser de ses betises. Il cherche alors a m'impressionner en vain en mimant le Gengis Khan avec son gros ventre. Il me fait surtout de la peine pour sa petite fille qui doit subir la honte d'un pere enfantin. Sa femme tente aussi de recuperer mon boitier mais ils s'enfuit a nouveau comme un jeune chiot qui aurait vole une chaussure.

Pendant ce temps, Purusuun capture les moutons avec mon aide bien sur  leurs attachent les pates et les charge dans le coffre de la voiture pendant que mon voleur d'appareil photographie la scene.





Sa femme finit par intercepter mon appareil et me le rend en s'excusant de l'attitude de son mari qui a deja trop bu. Me remettant de ces emotions, cette famille de fous peut enfin partir avec leurs deux moutons.

Il est temps pour moi aussi de quitter mes hotes. Je les remercie pour l'hebergement et les dedomage comme il se doit.

En arrivant au niveau de la route, je retourne prendre un cafe chez Minjee. Elle m'offre a nouveau a manger et je dois reprendre la route d'Oulan Bator pour etre a 16h a l'ambassade de Chine afin de recuperer mon visa.

Je me retrouve une voiture en stop, c'est un jeune homme de 22 ans qui conduit ses parents a Oulan Bator. Formidable, je me serre a l'arriere avec le pere et mon gros sac.



J'arrive un peu en avance a l'ambassade, je sympathise alors avec un militaire responsable de la securite. Je recupere sans souci mon visa et mon militaire me raccompagne a la sortie, me serre la main et me souhaite bon voyage. Je partirai donc demain pour la Chine.




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