mercredi 28 novembre 2012

--------------------------HAUT PAMIR-----VERS MOURGAB-------------



28-10-2012

Bienvenue au Pamir !



Au pied de la route en lacets qui nous mène à la passe, en fixant les chaînes, nous constatons que le réservoir fuit à nouveau, en goûte à goûte. Nous montons la voiture sur un élévateur en béton prévu à cet effet pour tenter de résoudre le problème. Avec du mastique, Craig et Stefano tentent de colmater la fuite. Il ne faut pas trop traîner, les nuages nous suivent, nous rattrapent et il commence à neiger.





Nous sommes fin prêts pour franchir ce nouveau col, tout le monde en voiture, c'est parti pour serpenter entre le Kirghizstan et le Tadjikistan.



Les douanes Tadjik se situes juste après le col. Au post frontière, on nous signale qu'on peut à présent retirer les chaînes, la route sera meilleure d'ici quelques mètres. Dans un mélange de boue et de neige, je plonge mes mains pour tenter de débloquer le câble coincé par la glace. Avec l'aide des militaires, j'en arrive finalement à bout et, une fois le travail achevé, ils me versent de l'eau bouillante sur mes doigts gelé pour les nettoyer et m'invitent à entrer sécher et réchauffer mes mains proche du poêle.






A deuxième contrôle  nous sympathisons avec les douaniers, ils nous préparent le thé et nous offre biscuits et bonbon avant de sortir l'incontournable bouteille de vodka. Sur la table, une kalachnikov a trouvée sa place entre les tasses de thé et les gâteaux. Je suis tout fou, comme en gosse, je crois bien que c'est la première fois que j'en voie une, en vrai. On m'apprend à la charger, à démonter la crosse et nous faisons une série de photo avec cette arme mythique.






Il est déjà trop tard pour reprendre la route et nous passons la soirée avec nos amis douaniers, entre vodka et kalachnikov.


29-10-2012

5h30, nous sommes réveillés par nos amis qui sont redevenus des militaires. Nous n'avons plus le droit de dormir dans cette tente mise à notre disposition la veille. Dehors, la neige a continué à tomber et recouvre le sol d'une nappe blanche. La température approche les -20°C, nous entrons nous entasser à quatre dans la voiture pour terminer la nuit. Par abus de conscience, le camarade militaire, dont je tairais le nom, me  demande de supprimer les photos de la veille. Je me contenterai de flouter son visage pour lui éviter des problèmes.

Avec l'arrivée du soleil, nous sommes conviés à prendre le petit-déjeuner avec eux. Ces militaires restent le mois entier perché à 4 200 m d'altitude pour contrôler ce poste frontière. Ils parviennent souvent à arrêter des cargaisons d'armes et d'opium en provenance d'Afghanistan. Cette route M41 est surnommé l'autoroute de l'opium, le Pamir est une des voies les plus pratiquées par les trafiquants.

Avec toute cette neige fraîchement tombée, nous sommes obligés de remette les chaînes et nous pouvons reprendre la route au milieu d'un paysage de montagnes entièrement blancs. Nous sommes arrivés sur le toit du monde, le massif du Pamir au Badakhstan Tadjik.









A l'horizon, après le passage d'une montagne, le gigantesque et majestueux lac Karakol (encore un) apparaît dans le paysage. La surface de l'eau, argenté, brille sous les rayons du soleil.







La route longe les rives du lac jusqu'au village du même nom. Nous y cherchons une fosse pour contrôler la réparation sommaire du réservoir. Une nouvelle couche de mastique ne peut pas faire de mal.







Karakol est un village peuplé de population Kirghize comme la plupart des villages de la région. Seul Mourgab compte une majorité de Tadjik. Tous les édifices de cette bourgade sont construits de terre. On y trouve la pharmacie, les échoppes, une école et une magnifique petite mosquée dont le dôme du minaret blanchi à la chaux fait penser à l'architecture grecque. Je suis invité à boire le thé chez Venera pour échanger les adresses afin de leur envoyer les clichés.




Pour rejoindre Mourgab, nous avons encore un col a franchir, le plus haut col, le col Ak-Baital qui nous mène à 4 655 m d'altitude. Avec les derniers rayons de soleil, nous installons notre campement juste avant que la route ne commence à grimper.




Nous allons tout de même passer la nuit à 4250 m au-dessus de la mer, une nuit qui s'annonce glacial. J'installe ma petite tente avec joie, dans la perspective d'accomplir l'exploit d'y passer la nuit. Nous installons notre cuisine dans une vieille bâtisse en ruine.










Le froid polaire nous envahit rapidement, mais dans la nuit étoilée, nous avons droit au merveilleux spectacle du lever de lune. Cette nuit encore, la température chutera jusqu'à -20°C. Heureusement, la couverture de survie compense bien mon sac de couchage prévu pour +5°C.


30-10-2012

Prêt pour le col, la route grimpe en lacet le long du roc. En arrivant au point culminant, nous avons la bonne idée de prolonger la grimpette à pied. De là haut, il doit y avoir une belle vue et c'est l'occasion d'aller chercher les 5 000. Nous nous attaquons à la pente raide sur un sol de moraine jusqu'à la crête que nous longeons pour atteindre le sommet, 4 943 m. Il nous manque seulement quelques mètres pour atteindre le chiffre symbolique des 5 000, mais le point de vue sur l'immensité du Pamir vaut largement le détour.










Pour rejoindre Mourgab, nous n'avons plus qu'à redescendre vers la vallée, à travers les troupeaux de yaks. L’extrémité est de la vallée nous dévoile le sommet enneigé du Mustagh-Ata qui se confond avec les nuages. Ce même Mustagh-Ata, en Chine, vue un mois plus tôt sur la Karakoram highway.



Mustagh-Ata, 7 546 m, Chine

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